• Une si belle école - Christian Signol

    Une si belle école| Christian Signol


    Edition : Livre de poche
    Parution : 29 août 2012
    Nombre de pages : 312
    Prix :
    6,90€



    Quatrième de couverture : 

    1954 : Ornella, jeune institutrice sur les hauts plateaux du Lot, doit affronter l’hostilité du maire, du curé et des habitants qui ont besoin de leurs enfants dans les fermes. C’est en prenant son second poste qu’elle rencontre Pierre, l’instituteur avec qui elle partage la classe. Entre ces deux enseignants issus de milieux différents mais qui ne vivent que pour leur métier, c’est le coup de foudre que seule assombrira la guerre d’Algérie. Au fil des ans, au gré des réformes scolaires, ils poursuivront leur carrière avec la même passion, jusqu’à ce qu’une décision ministérielle les transforme en « professeurs des écoles ». L’école d’antan, son odeur de craie et d’encre violette, ses instituteurs héritiers des hussards de la Troisième République, respectés de tous, exemplaires et dévoués, c’est ce que Christian Signol évoque avec beaucoup d’émotion et de vérité dans ce roman, témoin d’un demi-siècle d’une société française dont l’école symbolisait la réussite et l’espoir en l’avenir.

    10 / 10


    Je pense que cette lecture sera ma dernière de l'année, et c'est un coup de coeur !
    Comment résister à un titre si accrocheur, rempli de promesses, et à une magnifique couverture qui dépeint avec justesse l'école d'antan ?!


    Pour commencer cette chronique, je dirais que je crois m'être immédiatement identifiée au personnage de cette jeune institutrice, Ornella Perrugi, qui sort de l'Ecole Normale, à tout juste une vngtaine d'années. Cette jeune femme, d'origine française par sa mère et italienne par son père, nous raconte sa vie dans la maison des Grands Champs, et son parcours pour arriver là où elle en est aujourd'hui ; elle a accédé à son rêve : devenir institutrice.

    Dès la première page, nous la suivons, qui se rend à sa première nomination, dans un petit village du Ségalas, nommé Ségalières. Très vite, on se rend compte qu'Ornella n'a qu'une hâte : commencer la classe. Elle n'est pourtant pas très bien accueillie par le maire (qui ne l'attendait pas si tôt), ni par les habitants de ce village rural, qui souhaitent garder auprès d'eux leurs enfants pour le travail dans les champs, au moins jusqu'à la fin du mois d'octobre, ce qui déplaît à Ornella, qui commence alors une prospection auprès des paysans, afin de les convaincre d'amener leurs enfants à l'école. Très vite, elle fait la connaissance de sa seule alliée : Germaine, une vieille femme, qui habite le petit village depuis son mariage avec un paysan, aujourd'hui défunt.
    Petit à petit, l'engagement d'Ornella dans son métier lui vaut l'admiration des parents, mais également quelques péripéties, notamment lorsqu'elle tente de sauver le petit François des griffes d'un père veuf et violent, qui bat son fils. Elle fait également la connaissance du petit Michel, dont l'autisme va la pousser à se dépasser et à outrepasser, une nouvelle fois, son métier.
    Malheureusement pour Ornella, son premier poste ne sera pas le seul de cette première année, suite à son engagement trop prononcé au goût de certains, pour ses élèves.

    Elle va également, au cours de ses péripéties, rencontrer un Inspecteur, avec qui elle va tisser une relation particulière pour un supérieur hiérarchique. Celui-ci va, en quelque sorte, la prendre sous son aile. C'est notamment grâce à lui qu'Ornella va vivre certains des instants les plus magiques de sa vie ...

    Nous la suivons également lors de sa deuxième année, où elle est mutée dans un autre village, le troisième de sa carrière, sur un poste-double, dans une école d'une autre petit village rural. Elle y fait la connaissance de Pierre. Cette rencontre va la troubler, et il semble que ceci soit réciproque. Petit à petit, ce qui devait arriver arriva et Pierre et Ornella se marièrent.
    Les descriptions faites par l'auteur permettent au lecteur de vivre cette relation, de l'imaginer, de s'en faire l'image comme si elle était sienne. Malheureusement, l'évolution de leur couple est beaucoup trop rapide et après une description des premiers mois de leur idylle, Christian Signol a pris le parti de sauter quelques passages de leur vie. Ainsi, la deuxième année d'enseignante d'Ornella se résume presque du mois de septembre / octobre aux vacances de Noël. C'est vraiment dommage car l'auteur a un don pour la description et sait la rendre vivante, et non pas ennuyeuse !

    Vient ensuite la troisième année, marquée par deux événements dramatiques pour Ornella et Pierre : l'appel de celui-ci à aller enseigner en Algérie, puis la fausse-couche d'Ornella, qui préfère se dévouer à ses élèves plutôt que se repose, lorsqu'elle apprend que son cher et tendre est très gravement blessé.
    Les années qui suivent ne sont presque pas évoquées dans le roman, ce qui est bien dommage, car nous sautons presque onze année de leur vie d'un coup, en tournant quelques pages. Il m'a vraiment manqué quelque chose, notamment l'explication de savoir pourquoi Ornella était bloquée quand à l'idée de faire un autre enfant. L'auteur nous fait comprendre qu'elle aime son métier et s'y dévoue mais comment Ornella peut-elle se suffire d'avoir ses élèves et ne pas ressentir le besoin d'avoir un autre enfant.

    Puis, nous assistons aux différentes réformes qui sont apparues dans l'Education Nationale, ainsi que les effets que celles-ci ont pu avoir sur la vie d'Ornella et de Pierre. On apprend également ce qu'il advient ensuite de leur vie, de façon plus détaillée que cela ne l'a été pour les onze années précédentes...
    Le chapitre 18 de la troisième partie de ce livre, est également l'occasion pour Ornella de se remémorer son passé, et de le rencontrer...

    La fin du livre, quant à elle, m'a plongée dans une certaine tristesse. Cette femme que l'on suit tout au long de sa vie, de son premier poste à sa retraite, avec qui l'on vit les émotions qu'elle a ressenties. On se rend vraiment compte sur la dernière page qu'elle a vécu avant tout pour son métier, pour quelque chose qui était pour elle une passion. Les autres moments de sa vie ne paraissent qu'accessoires à côté de ces instants passés à l'école, à aider les enfants (surtout ceux en difficulté). Et, en tant que professeur des écoles, je me reconnais vraiment dans ce livre, je reconnais tous ces moments évoqués, ces instants partagés avec les enfants et les différents ressentis partagés par Ornella au cours de son récit. Voilà pourquoi ce livre m'a autant touchée, émue, et surtout pourquoi je me suis identifiée dès le début à cette narratrice...


    Je dois dire que ce livre m'a énormément plu, tant par cette enseignante à qui je me suis tout de suite identifiée, que par le style d'écriture employé par l'auteur. Celui-ci est clair, lisible, et ses descriptions sont de vrais petits bijoux : assez précises pour nous permettre d'imaginer les scènes, comme si nous étions en train de regarder un film sur grand écran, sans pour autant nous asphyxier de détails inutiles. En revanche, il est dommage que certains passages de la vie de notre héroïne ne soient pas évoqués.

    Concernant le thème du livre : l'école d'antan, je dois dire que je ne suis pas pleinement satisfaite. Je trouve que le thème n'est pas assez présent dans le roman, et se laisse dominé par la vie d'Ornella. L'école étant toutefois énormément évoquée, je crois que ce qu'il me manque ce sont des paragraphes descriptifs des anciens manuels, des encriers, une description plus poussée des différentes écoles et classes dans lesquelles est passée Ornella.


    Ainsi, pourquoi mettre la note maximale ? Tout simplement car j'ai été séduite par ce livre, du début à la fin et que j'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à le lire, qu'il m'était difficile de le lâcher, et que je suis rentrée dans cette histoire dès la première page.


    Enfin, pour finir, je vous propose une citation du livre, citation que je trouve vraie pour moi-même et qui, je l'espère, vous donnera envie de vous procurer ce petit bijou, ou tout du moins de le lire :

    Voilà pourquoi ce métier est si beau, et pourquoi il peut être passionnant : éveiller des enfants au monde et au savoir, leur donner les forces nécessaires pour devenir ce qu'ils rêvent d'être. Se trouver à la source de cet éveil, les accompagner pendant quelques années en veillant fidèlement sur eux, les voir partir enfin, pour accomplir leur vie, mais plus forts, plus sûrs d'eux, plus confiants et, si possible, épanouis.

     


  • Commentaires

    1
    Samedi 4 Janvier 2014 à 18:05

    Tu m'as vraiment donné envie de découvrir ce livre, je l'ajoute à mes souhaits. Merci pour cette chronique !

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    2
    Samedi 4 Janvier 2014 à 22:15

    Merci, de ton commentaire. Je suis ravie de t'avoir donné envie de lire ce livre ! N'hésites pas, en retour, à me faire part de ton ressenti.

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